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"Point de vue de producteur..."

Cela fait déjà plusieurs mois que la trame de cet article me trotte dans la tête.
Dois-je oser transmettre nos pensées sur papier ? Comment m’assurer de faire
correctement passer le message ?

Producteurs… c’est de cette catégorie, famille, ce genre dont nous faisons
désormais partie

Aux infos on entend de tout, mais surtout beaucoup d’horreurs :
-des filets de 5kg de pomme de terre) 99 centimes grâce à notre cher LIDL,
oui oui Patron !
-90 centimes le kilo de tomates françaises… bah si patron !
-orange à jus…

Mais il n’y a pas que les pubs qui nous contrarient.
Aux infos on entend des personnes interviewées ou des journalistes nous parler sans cesse de la hausse du prix des courses, que ce soit sur la dernière décennie ou suite à la crise de ce fameux Covid 19.
Plus 30% parait il en un an.

Alors oui nos tomates ne sont pas à 90 centimes le kilo, non non vous pouvez rajouter un 5 devant la virgule (prix fort du début et fin de saison). Mais nos tomates sont Bio, des variétés anciennes et souvent oubliées, récoltées à la main à maturité. Vendues à 15 mètres de leur lieu de récolte, maximum 5km avec nos partenaires, les cuisines du collège de Bueil ou le Camion à Pizzas La Campagnarde.
Consommées chez vous au maximum à 20km autour de leur lieu de culture, aller peut être 80km pour les quelques clients parisiens qui rapporteraient nos tomates et autres légumes dans leur appartement parisien.
Mais nos tomates ont surtout du goût et ont toutes leur particularité. Avec de la chaire, juteuse, acidulée, sucrée, peau fine, de toutes les couleurs peu importe ce que vous cherchez nous aurons une variété de tomate faire pour vous satisfaire.
De part notre façon de cultiver, nos tomates ont une éthique.

Nos pommes de terre ne sont pas à 99 centimes les 5 kilos, mais bel et bien à 3€ le kilo, et les pommes de terre nouvelles à 4€80 le kilo !
Elles sont bio, comme le reste de notre production, ne sont pas couvertes de traitements anti-germinatifs, ni stockées dans des chambres frigorifiques des mois durant.
Elles sont plantées, buttées et récoltées à la main (pas besoin d’un schéma pour vous expliquer la non adaptation de la culture de la pomme de terre à l’ergonomie humaine). En s’inspirant de la permaculture on peut récolter plusieurs fois sur un même pied. Ce qui veut dire, qu’un plant de pomme de terre chez nous, fournit deux à trois fois plus sur une petite surface.
Elles sont dont très cohérentes avec la problématique actuelle que nous rencontrons, une augmentation constante et infinie de la densité de la population mondiale, sur une terre et dans un monde quant à eux finit.

Et pourtant malgré ce meilleur rendement, nos prix sont élevés mais ils sont bel et bien justes. Le rendement est supérieur, mais la culture de la pomme de terre bio, non mécanisée représente un travail titanesque pour le maraicher. Plantation, paillage, récolte à la main au ras du sol, mais aussi gestion des maladies et des ravageurs, dont le terrible Doriphor pour lequel nous n’avons aucun autre traitement efficace que de les éliminer à la main.

C’est l’offre et la demande qui détermine les prix des produits. Mais étant donné la consommation de pomme de terre pour les français, est que les 5kg à moins de 1€ vous semble cohérent ?
Et le mode de culture dans tout ça ?
Est-ce qu’un mode de culture nécessitant l’achat de pétrole pour les tracteurs, l’achat de produits phytosanitaires, qui nécessitent plus d’heure de travail pour l’agriculteur et plus d’aller et venu pour le tracteur pour appliquer ces produits, ne devrait pas entrainer des prix de vente plus élevés ?

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Dans vos 99 centimes donnés à la caissière pour votre filet de 5kg de pomme de terre, quelle part est destinées à la TVA ? Quelle part à la caissière ? à la personne chargée de la mise en rayon ? au magasin qui a passé commande ? au chauffeur poids lourd qui a roulé des kilomètres pour les livrer ? à l’essence et l’usure de son camion ? à l’usine qui a acheté des filets, lavé et conditionné les pommes de terre ? à la coopérative qui a réceptionné la production de pomme de terre ?  et enfin à l’agriculteur, son tracteur, son essence, son salaire, ses charges, sa retraite…

Pour revenir à la fameuse hausse de 30% du prix de l’alimentation. Oui nos pommes de terre sont au minimum à 3€ le kilo et nos tomates à 5€90 le kilo, mais il en est ainsi depuis 2018 !
A en croire les journalistes entre 2020 (année où vous avez été 4 fois plus nombreux à venir chez nous pour cause de confinement…) et 2021 nos pommes de terre auraient dues passer à 3€90 et nos tomates à 7€67 !

Mais ce n’est pas le cas et nous avons beau chercher, nous ne voyons pas pour quelle raison nos prix augmenteraient dans les années à venir.

Après trois ans d’apport et de respect de notre sol, celui-ci commence à nous dévoiler toutes ses capacités, avec des légumes à la croissance plus rapide et une taille n’ayant rien à envier aux légumes des rayons primeurs des grandes chaines de magasins Bio ou autres.
Nos charges ne sont pas dépendantes de la hausse du pétrole ou des produits phytosanitaires, car nous n’en utilisons presque pas.

Nos choix de techniques culturales vous garantissent donc :
-un très haut respect de l’environnement.
-des légumes saints et garantis sans aucun traitement.
-un régale pour vos papilles.
-un apport en vitamines et minéraux de très haute qualités.
-des prix justes et éthiques pour l’homme qui est à l’origine

du maraichage où vous venez faire vos courses.
-des prix stables car indépendants des variations du cours des énergies fossiles et autres intrants.

Et si malgré tous ces détails nos tomates vous semblent toujours hors de prix. Que pensez vous de Leclerc qui propose des tomates anciennes françaises issues de l’agriculture conventionnelle (qui n’ont aucun goût) à 7€20 le kilo ?
Et que pensez vous de nos tomates à 5€90 le kilo, et de tous nos autres légumes bio, locaux, cultivés sans aucune mécanisation, sans autres produits phytosanitaires que des auxiliaires biologiques (insectes, acariens…) et de l’huile essentielle d’orange, très gouteux… et qui pourtant ne permettent aujourd’hui à Jérôme de ne se rémunérer que 2€60 de l’heure. En travaillant 50 à 70h/semaine selon les saisons.

A l’heure où l’iphone  13 coûte 850€, que vient de sortir une télévision à 25 000€, à l’heure où certains vont perdre un mois de salaire ou plus sur l’année pour des tests antigéniques,  ou pour un manteau canada Goose en fourrure de coyote coûte 1250€. Nous en avons oublié la définition du mot VIVRE.

Définition du dictionnaire :
1. Fait de vivre, propriété essentielle des êtres organisés qui évoluent de la naissance à la mort.

2. La vie ensemble des phénomènes (croissance, métabolisme, reproduction) que présentent tous les organismes, animaux ou végétaux, de la naissance à la mort.

3. Vivre = Être en vie ; exister.

 

Pour vivre un corps humain a besoin de trois choses primordiales, de l’oxygène, de l’eau et en troisième position de la nourriture. Un toit sur la tête n’est pas indispensable à votre survie. Alors l’iphone 13 ?!!!!
Et pourtant nous sommes obsédés par l’idée de faire baisser le prix de notre panier de course. Ce sont nos mêmes clients qui nous disent que nous exerçons un métier dur, ingrats, et trop mal payés, mais qui parfois tiquent sur le prix de nos poireaux.

 

J’ai écrit cet article pour vous en dire plus sur notre travail, et vous inviter à une réflexion.

Ne doit on pas, tous ensemble, revoir l’ordre de nos priorités ? Je dis NOS priorités car j’ai aussi encore du mal à analyser le juste prix d’un produit (autres que des légumes ou des plantes).

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